Utotrip Travel Logo
by Satguru Travel

Sur la Terre des Hommes, je me fais Marquise

Prises dans le tourbillon de notre rêve la Polynésie et les îles Marquises !

Accompagnés pour la réalisation de ce voyage par l’équipe de Satguru Travel, en ce début novembre, nous faisons atterrir notre rêve de toute une vie à tahiti faa. Distribution de sourires, de colliers de fleurs, de mots de bienvenue. Un bonheur d’être là !

                                                                              

Nous passons quelques jours à découvrir Papeete, à lambiner le long de ses avenues et de ses parcs fleuris. Regarder la vie d’ici ; prendre la direction du marché Mapuru à Paraita où tout un monde se dévoile, se mêler aux couleurs, aux impertinentes senteurs. Appréhender la vie d’ici ; entendre son rythme, croiser les Polynésiens, aller, venir, marcher vers le port, écouter hommes et engins afférés autour de monstrueux cargos. Être impressionnés par le chargement du fret, s’évertuer à débusquer l’Aranui 5 ce bateau particulier à bord duquel, demain nous embarquerons. Ne rien louper de ce moment grisant ; l’embarquement et la découverte de l’aranui 5. Bienvenue à bord, marche vers l’inconnu, marche vers notre curiosité.  Accueil dans un cadre convivial, bienveillant, décontracté, informel, accueil au son de mélodies polynésiennes. Cabines élégantes et confortables regroupées sur le pont arrière du navire.

                                                                               
 
Notre rêve court le long du bastingage.
Grimper jusqu’au pont véranda, découvrir la passerelle et son poste de commandement, sourire, saluer, observer de cette hauteur qui impressionne la chorégraphie des marins qui, à l’avant du navire oeuvrent au chargement du fret et des barges.
Il existe des moments qui marquent vos vies : quatorze jours passés sur ce cargo mixte de fret et de passagers en font partie. Entre ciel et mer, entre magie des levers et des couchers de soleil, entre mystère des îles et fierté des marins descendants de grands navigateurs, entre amitiés chaleureuses et intimité retrouvée ; on est bien !
Le soleil illumine, reflets sur la mer, mouettes voleuses piailleuses ; l’Aranui 5, navire des mers du sud, quitte le port de Papeete pour nous mener en direction de l’archipel des Tuamotu.

Première expérience, débarquement par baleinière sur l’atoll de Fakarava, première escale sur le motu de Rotoava. La rue principale s’entrevoit. Calme et luxuriance du village, indolence et béatitude saisissent. Noix de coco à gogo, lagon magnifique de plages de sable blanc, lumière incroyable. Nage dans les eaux translucides. Des poissons colorés passent et repassent, s’abandonnent à nos yeux. Un requin nourrice se laisse caresser.

                                                                             

Apprendre à apprendre de cette nature vivante.
Retour sur le bateau, retour vers nos compagnons de voyage, détente face à l’horizon marin.
Journée en mer, chemin vers « la Terre des hommes » : les îles Marquises …

À l’aube, au bout des vents océaniens des reliefs sombres déchiquetés annoncent la première île de l’archipel nord : Nuku Hiva la plus grande des îles Marquises. Baie de Taiohae, balade à pied pour admirer fleurs et arbres fruitiers. Photos tirées sous l’odeur des bouquets de pétales de tiare puis détour par le rivage, détour par la baie.  Dans la vallée, le village d’Hatiheu. L’accès au site archéologique de « Tohua Kamuihei », traverse des cocoteraies. Là sous les banians, un lieu de culte, plateforme de pierres empilées où s’inscrivent les traces des rituels. Là, l’ancienne civilisation ressurgit.  Aujourd’hui un groupe y danse au rythme des « pahu » tambours à la peau de requin bien tendue.

                                                                                       
 
Le soleil est haut dans le ciel, « Tante Yvonne », sommité s’il en est, nous reçoit dans son restaurant renommé. Repas à variétés locales préparées dans ce typique four marquisien. On déguste le « Ahima’a ». Attablés et enfouis dans les fleurs au cœur d’une ambiance sonore marquisienne bien sympathique, on goute les variétés locales, on goûte le Umu.

Prochaine escale : Ua Pou. L’Aranui s’ancre dans la baie de Hakahau. Nous prenons le temps d’assister au déchargement du fret. Les familles sont là à attendre patiemment des marchandises pas comme les autres ; Noël approche. Vélos, patinettes, ballons, les jouets colorés venant de Papeete se suspendent dans les airs au-dessus du quai. Ils sont emmaillotés dans un filet guidé par le bras de la grue. Éclaboussures de rires, éclaboussures de joie, les enfants plongent à la poupe du cargo, à la poupe de l’Aranui 5, cargo mixte ravitailleur et créateur de liens avec ces communautés lointaines.
Le cœur charmé et sous les regards bienveillants nous entamons les 5kms de marche jusqu’à un promontoire, ça grimpe dur, dénivelé : 20%. Il fait chaud. Récompense : le paysage grandiose de la baie s’expose en contre bas.

                                                                                      
 
Retour vers le village, retour vers le marché artisanal, on palpe des yeux les tikis, les tortues façonnés en pierre fleurie, une spécialité d’ici. On déguste les fruits de saison exposés, à l’intention des touristes, sur de longues tables. Un buffet nous est servi chez « Tata Rosalie » puis direction le spectacle de danse Tamure sur le site « Te ava tuu ». Baignade dans la baie avant le retour sur l’Aranui pour assister à une conférence sur « Secrets du Bounty ». La journée se terminera sous les étoiles, sur le pont piscine, pour une soirée plancha toute en musique.

L’Aranui restera au mouillage toute la nuit ; de bon matin il naviguera vers les îles Marquises de l’archipel sud. 

Dimanche sous la chaleur. La mer est brillante de soleil. Nous débarquons sur l’île d’hiva oa par barges pour atteindre la baie de Puamau. Ici le plus grand tiki des Marquises surplombe la baie. Ici les frangipaniers fleurent bon les pétales de tiare et les haies la fleur d’hibiscus.  

                                                                                     
 
Direction les ruines mystérieuses aux histoires de civilisation ancienne, direction le site Te l’Ipona. En route, nous croisons des chapelets de femmes « en robe longue mission » blanche, ample et brodée. Barrette de nacre et couronne de fleurs de frangipanier donnent à leur chevelure belle allure. Ainsi parées, elles se rendent à l’office religieux qui se déroule au sein de l’église catholique à la charpente impressionnante faite de bois de santal qu’éclaire un large vitrail décoratif.
Pendant ce temps, cargaison et transbordement ont été effectués par les marins de l’Aranui. Retour à bord pour atteindre en une heure trente environ l’ile de Tahuata par la baie de Vaitahu. Au centre artisanal pae pae de Hapatoni nous rencontrons des artistes sculpteurs sur os et sur bois de rose. Un endroit à ne pas manquer.
Soirée conférence à bord : « Colonisation, épidémies et dépopulation ».

Septième jour en mer, l’Aranui  contourne l’île d'Hiva Oa jusqu’à la baie d’Atuona. Atuona, agglomération principale d’hiva oa. Bananiers, goyaviers, kapokiers jalonnent la longue rue principale qu’arpentent les touristes jusqu’au cimetière marin, jusqu’aux  modestes tombes de Jacques Brel et de Paul Gauguin. Tombes tapies à l’ombre des frangipaniers. Elles surplombent la baie « Ils regardent la mer…. » (Brel les Marquises).

                                                                                   
 
Aux Marquises, comme ici à Atuona, l’art du tatouage se poursuit, il sert d’ornement et influence l’art dans le monde. Cette tradition marquisienne indiquait la position sociale. Le tatouage était la carte d’identité de la personne. Retour à bord pour le visionnage du documentaire sur Jacques Brel.
De bon matin l’Aranui atteint l’île la plus lointaine des Marquises fatu hiva.  Le cargo est au mouillage dans la baie d’Omoa. Dans le village les femmes fabriquent des tapas, elles écrasent des écorces de muriers ou des banians qu’elles font sécher avant de les peindre de motifs traditionnels. Elles élaborent des bouquets « kumuheil »  fabriqués à base d’un mélange de plantes odorantes : hinano, fara, jasmin, ylang-ylang, basilic…
Une randonnée de 16kms à travers les pics taillés dans le basalte, permet de relier la baie d’Omoa à celle d’Hanavave. Ce parcours offre des paysages incroyables. Sensations, émotions font trébucher les âmes les plus endurcies. Foudroyée par cette intensité de beauté, mes mots se sont couchés sur le papier :


« Des profondeurs de la mer tes pics géants se dressent dans l’azur.
Dans la nudité de tes sommets le soleil s’embrase d’ardeur.
Dans sa course il fréquente et arpente nos richesses intérieures.
Sans limite, tes corniches abruptes et vivantes éclaboussent le silence.
Sur une gamme de verts ton velours amortit les soupirs aimants.

En une force fragile, tes sentiers se déplient, contournent
Et s’abandonnent en d’exotiques effleurements.
Sous les cieux parfumés de ton bois de santal nos sens embaumés
Brûlent de la rosée de ta toile exposée.
Eros me ceint. Si tendrement.

Lorsque le voile de brume libère tes formes magnifiques
Et que vibre en ton sein une puissance sensible.
Lorsque dans un flot de désir jaillissent tes eaux
Et qu’elles frémissent au pied de tes rochers
Quel bonheur suprême !

Au creux de tes farouches falaises, Hanavave rayonne.
Sous l’éventail de ses gracieux cocotiers
De mystérieuses silhouettes de basalte
De subtiles vierges esquissées se blottissent.
Si intimement »

Depuis le pont passerelle la Baie des Vierges expose son profil aux effets mystérieux.
 
« Enamourés des contours de ta baie, mes yeux
O Audacieuse Baie des Verges,
Revoir ton rivage ; mon ardent désir se promet. »

Il est l’heure de rejoindre nos compagnons de route pour un happy hour devant le coucher de soleil sur la baie.

Cinq heures du matin, approche vers l’île d’Ua Huka. Tout le monde est sur le pont  pour assister à la manœuvre spectaculaire, virage à 180° du cargo entrant dans la baie de Vaipaee. Débarquement par baleinière. Devant le hangar portuaire on peut surprendre la chienne Dora chasser le rat noir.

                                                                                    

À quelques kilomètres en bordure de mer, dans ce paysage aride et désert, une piste et un petit aéroport. Non loin, des chevaux paissent en toute tranquillité. Au musée communal de Hua huka s’expose une collection rare d’objets d’art et d’artisanat marquisien. Visite du musée des pétroglyphes puis celui de l’arboretum de Papuakeikaa, le plus ancien arboretum de Polynésie Française. Cet endroit regorge d’essences d’agrumes, de plantes à parfum. Une incitation à s’installer dans ce refuge, mais au village de Hane le restaurent « chez Céline Fournier » nous attend.

                                                                                    

Le prochain arrêt sur l’île de nuku hiva verra notre dernier jour aux Marquises. Un peu de temps libre à Taiohae. Nous profitions de nos derniers moments pour déambuler le long de la route de la plage et pour échanger avec les marquisiens.

Après une journée sur une mer calme, à regarder perler les vagues, nous rejoignons l’archipel des tuamotu. Direction rangiroa, le plus grand atoll de Polynésie. Autour de l’Aranui les dauphins s’amusent. Le cargo mixte franchit la passe de Tiputa. Image de carte postale, quel magnifique lagon !
Sur place activité plage, baignade libre dans les eaux chaudes du lagon au milieu de poissons de toutes tailles. Pour qui le souhaite, visite pédagogique d’une ferme perlière. Des perles aux multiples nuances sont montées en parures. Alignés sur des plateaux, des bijoux de nacre et de coquillages réalisés par les artisans locaux ne sont pas en reste.

L’Aranui, navire des mers du sud, vogue maintenant vers les îles de la société.
Au réveil nous découvrons bora bora sous la brume. Ce sera la dernière escale avant de rejoindre Tahiti.

                                                                                     

Au gré du vent et de la montée du soleil au-dessus de l’horizon, les morceaux de brume éclatent, Bora Bora dévoile son lagon bleu-vert entouré d’anneaux de plages au sable blanc. Les cocotiers agitent leurs palmes. Le Mont Otemanu domine ce paradis.
Vaitape dans le lagon de Bora Bora : départ pour le tour guidé de l’île en truck. Tour de l’île dans le lagon en pirogue, baignade avec les raies Manta et les requins. Bateau à fond de verre, plongée avec top dive, baptême pour les plongeurs. Les activités foisonnent, la nature n’est pas indifférente à l’homme.

                                                                                   

Puis nous embarquons dans la baleinière pour ce grand pique-nique au Motu Tapu.
Dans cette splendeur, un air d’au revoir plane.
Fermer les yeux, emmagasiner ces images, rester immobile et regarder l’eau turquoise et nos empreintes sur le sable blanc. Le bonheur n’arrive jamais seul, une sensation de liberté arrive avec cet horizon indéfinissable, avec les fragrances transportées par le souffle du vent. 

Dîner d’au revoir à bord avec l’équipage Marquisien aux talents, à la gentillesse et à l’empathie exceptionnelles. Dîner d’au revoir avec les amis de tous les coins du monde que nous allons quitter demain matin en arrivant à quai.

Port de Papeete, passagers et valises jonchent le quai, va et vient de taxis. Étrange sensation de solitude.
22 novembre, après une virée sous la pluie jusqu’à Teahupo, nous quittons et survolons Tahiti pour un retour vers la sonnerie de nos portables, vers le temps pressé et compressé.
Dans nos bagages une foison de souvenirs : le goût des goyaves, le bleu des lagons, le tangage de l’Aranui, le son des tambours, le sourire des marquisiens, la force de l’équipage, les contacts de nos compagnons de voyage.
Et l’envie de partager les images de notre périple polynésien.


Annie Bonnefemne